24 février :
la journée s’annonce un peu triste. Tout d’abord je ramène à l‘aéroport ma
partenaire de trek à 7H30, le good bye est rapide étant donné que je n’ai pas
le droit de rentrer. Je reprends un taxi qui m’amène à la station de bus pour
Dumche, le dernier part à 8h30 et j’arrive à monter dedans. C’est parti pour
120km et donc 8H de bus local. J’apprends rapidement que je n’aurai pas de jeep
qui m’amènera Syabrubesi et que donc demain matin je devrais y aller à pied et
commencer de suite le trek, ce qui signifie qu’atteindre le Pic de Tsergo ri à
5000m en 5j aller-retour devra se faire en 6. Le bus local classique je fini
avec un enfant sur les jambes et la route est aussi pourri que prévu, pour
achever le tout il pleut. 14H30 le bus s’arrête en plein milieu de la route, il
est en panne… nous sommes à 20km de Dumche, la seule solution est de finir à
pied. Par chance je trouve un guide local dans le bus qui parle anglais et qui
m’explique ce qui se passe, nous entamons la route ensemble.
Un gros
quart d’heure passe, un jeep luxueux venu de nulle part arrive. A l’intérieur,
un guide et 2 jeunes allemandes qui partent pour un trek acceptent de me
prendre dans leur véhicule et de m’amener directement à Syabrubesi. Une chance
incroyable qui me permet de finalement atteindre mon premier projet.
Le lodge est
trouvé, je me balade dans la ville ou je rencontre un couple de breton (saint
malo c’est bien la bretagne ????) et nous assistons à la dernière étape
d’une cérémonie boudhiste avec danse chant feu etc…
Cette
journée qui s’annonçait toute triste finalement a été plein de rebondissement,
je file me coucher avec le sourire en passant a mon trek du Langtang en
solitaire.
25
Fevrier : 7h50 de rando, départ de 1500m, une arrivée à 3210m, 2014m de
dénivelé positif et 322m de dénivelé négatif. Autant dire là je suis à Thangshyap
et j’ai le dos en feu avec mon sac beaucoup trop lourd. La rando a commencé en
toute beauté lorsque je je me suis rendu compte que j’ai oublié ma trousse de
toilette dans ma précédente lodge, déjà 1h que je marche tant pis pas de déo
pour les 4 prochains jours. Sinon le chemin est juste superbe j’ai traversé une
longue forêt en croisant même des singes, puis à 3000m changement de décor avec
le début de la neige et la vue sur les glaciers. Toutefois tout juste arrivé à
Thangshyap, une famille Tibétaine composée des parents et de 2 sœurs gérant un
lodge m’ont proposé une chambre. Dans la pièce chauffée (+ou-) j’ai commencé à
installer l’ordi pour écrire et trier les photos. Là là toute la famille m’a
regardé et une séance photo s’est mise en place. Une des sœurs s’est même
changée pour faire une photo de famille que je dois leur envoyer….un jour… si
le courrier arrive. C’était drôle de les voir émerveiller devant leur propre
image. Ah oui quand je parle des sœurs elles doivent avoir une quarantaine
d’année. Il est 18h30 dans 30 min je dîne et à 20h je dors……
26 Février :6h46 de marche, pic à 4430m, 1330m de
dénivelé positif, 700m de dénivelé négatif. la nuit fut courte et fraiche, peut être même
la plus froide depuis ces 9 derniers mois voir de toute ma vie. Réveillez 2h du
matin congelé, j’attends sagement 6H30 pour me réveiller et filer vers Kyanjin
Gumba à 3840m. J’y arrive à 12h épuisé et toujours avec un dos en vrac. Je
dormirai à Lovely Guest house. En fait j’ai rencontré le propriétaire sur le
chemin qui comme d’hab m’offre le logement si je dine sur place et surtout me
propose de me preter ses crampons pour l’ascension des 5000m qui est enneigé et
qui n’a pas été ouvert. On verra. Quoi qu’il en soit la je mange mes pâtes et
fais une sieste. Réveil 14h je me décide de me balader un peu c’est-à-dire
d’atteindre un col à 4400m, la vue est superbe. Je rentre je me renseigne pour
savoir si des groupes montent à 5000. Non personne, on verra demain.
27 février :9h31 de marche, un pic à 4830m, 1000m de
dénivelé positif, 1430m de dénivelé négatif. 3ième Trek, troisième échec, à
croire que je ne suis pas fait pour ce sport à moins qu’il serait intelligent
pour le prochain de davantage se renseigner sur la météo. Ce matin tout avait
pourtant bien commencé avec une météo encore très ensoleillé, un départ comme
prévu à 7h30 sans courbature et en pleine forme, Les crampons , quelques vivres
de l’eau. Tout pour réussir. Je me renseigne une dernière fois auprès d’un
guide (qui me dissuade une nouvelle fois d’y aller) pour confirmer quel est le
bon col que je souhaite faire et je m’engage dans la neige. Au bout de 2h30 je
suis déjà à 4400m, je viens de passer une première difficulté mais je me rends
bien compte que le pire est à venir. La neige recouvrant tout je ne sais trop
quel chemin créer. Le soleil frappe fort, la neige par endroit commence à
ramollir ce qui ne m’aide pas dans ma progression. J’entends une première
avalanche mais sur un autre col que le mien je garde le moral et continue
d’avancer. J’hésite à mettre mes crampons mais je ne trouve aucun point stable
afin d’essayer de les enfiler donc je ferai sans. Comme toute expédition le
moral varie surtout en fonction du danger qui m’entoure. A 4800m, je me
retrouve entièrement sous la neige, seul mes bras dépassent et je m’aide de mes
batons pour me hisser. je continue un peu en rampant dans la neige, puis une
avalanche me souffle à l’oreille et me conseil de faire demi tour. Il est 13h,
le retour me semble aussi difficile que l’aller je vais l’écouter. Un peu
triste mais en même temps soulagé qu’il ne me soit rien arrivé, j’entame la
descente. Près du village je croise un couple de chinois avec leur guide qui en
fait ont passé la matinée à m’observer avec des jumelles, me demandent de
prendre des photos avec eux et me surnomment : the strong men, c’est bien
la première fois que l’on me dit que je suis fort J. Il est 15h30 je mange
un plat de pâtes, fait ma valise et décide de marcher jusqu’à Langtang à 2h de
marche afin de gagner du temps pour demain. Là je suis au coin du feu à l’Himalaya
Guest House. J’ai rencontré la propriétaire sur le chemin qui m’a proposé une
chambre pour ce soir. Je bois un chocolat chaud fait sécher mes chaussures et
ne vais pas faire long feu avant d’aller me coucher.
28 février : pour ce dernier jour 7h de
marche, 320m de dénivelé positif et 2200m de dénivelé positif pour une arrivée
à 15h à Syafrubensi. Comme depuis le début, un soleil de plomb et une forme
olympique pour cette longue et dernière descente. Je pense que l’idée de
prendre une douche chaude et de retrouver ma trousse de toilette m’a donné une
force inattendue, je me suis même surpris de faire une partie en courant. Et
oui dès mon arrivée je me suis longuement délassé dans la salle d’eau certaine
sommaire mais qui après ces 4 jours me parue digne du Hyatt. Si on conclu donc
ces 4 jours : un visage brûlé par le soleil, un pic non atteint, plus de
30h de rando, 10000m de dénivelé, le tout avec un sac à dos de 15 kilos…. Et là
que c’est fini je ne pense qu’à une chose mon prochain Trek…. Je me sens bien
le mont-blanc cet été… à croire qu’au népal j’ai découvert un nouvel hobbie.
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